Campagne OBS-AUSTRAL 2023 – MD240

Du 18 janvier au 28 février 2023

OHA-SIS-BIO 2023

Chef(s) de missionROYER Jean-Yves
DOI :10.17600/18001865

Cette campagne est la dernière partie du programme et a pour but de récupérer les dernières balises accoustiques.

THEMISTO 2023

Chef(s) de missionCOTTE Cédric
DOI :
10.17600/18002424

Cette campagne est la 3ème année d’acquisition de la série de campagne THEMISTO 2021-2024. L’objectif de cette série est l’acquisition et le suivi du zooplancton et du micronecton dans l’Indien sud durant les campagnes “observatoires” Obsaustral dans le but d’examiner leur distribution en 3-D et sa variablité en lien avec les phénomènes physiques et climatiques. THEMISTO a consisté à utiliser l’acoustique active comme outil de mesure de la distribution et des densités d’organismes pélagiques lors des transits La Réunion-Crozet-Kerguelen-Amsterdam-La Réunion pour

  • Poursuivre la distinction des groupes et espèces de zooplancton et micronecton entamée sur les campagnes de collectes simultanées échosondage-chalut/filet
  • Caractériser la variabilité de leur distribution en 3-D sur un large gradient latitudinal (des régions subtropicales à polaires).

Les mesures physiques ont été obtenues simultanément (données in-situ du thermosalinographe et des stations OISO, et analyses des images satellite), permettant de définir les habitats critiques d’espèces clés des écosystèmes du sud de l’océan Indien.

OISO-33

Chef(s) de missionLO MONACO Claire, METZL Nicolas
DOI :10.17600/18001858

Les campagnes OISO, initiées en 1998, ont pour objectif de suivre et comprendre l’évolution du CO2 et du pH dans l’Océan Indien Sud et Austral. Les observations acquises au cours des missions du Marion Dufresne dans cette région (une à deux fois par an) sont essentielles pour : contribuer à l’évaluation annuelle du bilan de carbone global, en alimentant régulièrement les bases de données globales, notamment SOCAT et GLODAP, mieux comprendre la variabilité du CO2 et du pH dans l’Océan Indien Sud et Austral, dans le but de séparer la perturbation anthropique de la variabilité naturelle, et ainsi mieux évaluer l’évolution du puits de CO2 océanique et de l’acidification des eaux (validation des modèles), fournir des observations in situ permettant de calibrer et valider les observations autonomes (données satellites, flotteurs, biologer), documenter les changements environnementaux en lien avec la variabilité du climat et évaluer l’impact sur les organismes marins (coll., BIAF, MNHN, CEBC). La campagne OISO33 avait pour but de poursuivre les séries d’observations du CO2 le long des trajets inter-iles (La Réunion, Crozet, Kerguelen, Amsterdam) et dans la zone Antarctique (jusqu’à 56.5°S) débutée dans les années 2000 (campagnes INDIGO, MINERVE, OISO, KEOPS, SOCLIM). Des mesures ont été acquises en continu et semi-continu dans les eaux de surface ainsi que dans la colonne d’eau au niveau de 17 stations réparties dans les différentes régions biogéochimiques.

SOCARB

Chef(s) de missionPLANCHON Frédéric
DOI :10.17600/18001858

Le programme SOCARB vise à étudier la pompe biologique de carbon dans l’océan Indien Sud.

École Bleue Outremer – MAYOBS23 – MD239

Du 26 juin au 27 juillet 2022

Chef(s) de missionLECORRE Mathieu, JORRY Stéphan, PAQUET Fabien, LEBAS Elodie
DOI10.17600/18002494

École Bleue Outremer

EBO 2022 – Leg 1 (vert), 2 (rouge) et 3 (bleu).

Une expérience pédagogique inédite

Le Marion Dufresne II, navire mythique de la Flotte océanographique française et propriété des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF), se métamorphose du 28 juin au 22 juillet en navire école d’un genre nouveau.

Jeunes scientifiques, artistes en herbe, marins en devenir s’apprêtent à vivre une campagne océanographique de l’intérieur, aux côtés des chercheurs et de l’équipage chevronnés, dans le sud-ouest de l’océan Indien. Une rencontre inédite entre les jeunes d’outre-mer, des pays du bassin de l’océan Indien et de l’hexagone, ancrée dans la diversité et le partage.

De La Réunion à Mayotte en passant par les îles Éparses, ils observeront, échangeront, débattront et transmettront leurs témoignages et leurs vécus. Ils seront alors force de sensibilisation et d’initiatives et deviendront des passeurs pour un océan plus durable.

Une approche partenariale forte

Ce projet est né de l’envie de partager l’aventure scientifique à bord d’un navire de la Flotte océanographique française avec des jeunes d’origines diverses, de les faire se rencontrer et de les sensibiliser à la richesse et à l’importance des océans.

Imaginée par l’Ifremer, l’École bleu outremer est le fruit d’un travail collectif impliquant les ministères de l’Enseignement supérieur et de la recherche, des Outre-mer et de la Mer, en lien avec l’Agence française de développement (AFD), l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), l’université de La Réunion, le Centre universitaire de formation et de recherche de Mayotte (CUFR) et la collectivité des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF).

Ce projet bénéficie également du soutien de la Western Indian Ocean Marine Science Association (WIOMSA), des préfectures de Mayotte et de La Réunion, de la région de La Réunion, de la Fondation des mers australes, de la Fondation Air France, d’Air Austral, de Louis Dreyfus Armateurs, de Genavir, du Réseau de surveillance volcanologique et sismologique de Mayotte (Revosima) et de la Flotte océanographique française opérée par l’Ifremer.

MAYOBS23

Dans le cadre des actions menées par les pouvoirs publics, pour mieux comprendre le phénomène sismo-volcanique qui touche Mayotte depuis mai 2018, une nouvelle campagne en mer de surveillance est organisée au large de l’île du 09 au 23 juillet 2022 par le REseau de surveillance VOlcanologique et SIsmologique de Mayotte (REVOSIMA) à bord du Marion Dufresne.

La campagne MAYOBS23 a pour objectif d’établir de nouvelles cartographies sous-marines et de maintenir en état de fonctionnement les stations de mesure en fond de mer et dans la colonne d’eau pour suivre l’évolution de l’activité sismo-éruptive, des reliefs sous-marins et des émissions de fluides, depuis les dernières campagnes de surveillance MAYOBS21 (Septembre 2021) et d’acquérir des données géologiques utiles à la compréhension du phénomène en cours.

MAYOBS23 comprend une partie dédiée à la maintenance et à la récupération des données des sismomètres de fond de mer (OBS), deux capteurs de pression A-0-A et de 4 hydrophones. MAYOBS23 a permis de réaliser des levés acoustiques à partir du navire et d’un engin sous-marin autonome (AUV), ainsi que des plongées à l’aide d’une caméra tractée (SCAMPI). Les paramètres suivis concernent notamment l’évolution du relief sous-marin, les anomalies physiques ou chimiques qui sont liées aux émissions de fluides dans la colonne d’eau. Enfin, MAYOBS23 a aussi pour objectif de collecter des échantillons de roches par dragages du fond marin, mais aussi de la colonne d’eau par CTD-Rosette. L’analyse en laboratoire de ces prélèvements permettra d’identifier d’éventuelles traces d’éruptions actuelles ou passées.

Campagne RESILIENCE – MD237

Du 19 avril au 24 mai 2022

Chef(s) de missionTERNON Jean-François, HERBETTE Steven, PENVEN Pierrick, NOYON Margaux
DOI :10.17600/18001917

La campagne RESILIENCE s’intéresse aux liens entre les fines échelles océaniques telles que les fronts et les tourbillons et la vie marine, du phytoplancton aux grands mammifères marins en passant par le zooplancton et le micronecton, dans deux secteurs principaux, le Centre du Canal du Mozambique et en bordure du Courant des Aiguilles. Cette campagne est le résultat de la réunion des projets CYCLOPS et REACTION qui étaient prévus sur le N/O Antea au premier semestre 2022. Cette campagne est une contribution au projet Belmont Forum OceanFrontCHANGE (2020-2023; USA, Kenya, Mozambique, France, Allemagne; NSF/SIDA/ANR/BMBF; Lead PI Lee Hannah). C’est une campagne multi-disciplinaire qui a pour but d’étudier le couplage entre la physique et la biologie dans les fronts du Canal du Mozambique et dans le tourbillon cyclonique de Durban (Afrique du Sud). Un accent particulier est mis sur l’impact des processus physiques à fine échelle sur la productivité océanique, sur la façon dont les communautés planctoniques s’adaptent à ces structures et sur les conséquences pour la mégafaune.

La campagne RESILIENCE a duré 33 jours au départ et à l’arrivée de l’Ile de la Réunion et a comporté 3 actions principales : le déploiement d’un mouillage profond, des mesures fines au travers des fronts au centre du Canal du Mozambique et l’échantillonnage fin du tourbillon cyclonique de Durban piégé entre la côte et le courant des Aiguilles. L’essentiel des observations ont été réalisées en continu et à fine échelle spatiale et temporelle à partir d’un engin tracté (MVP) pour les paramètres hydrologiques (CTD) et biogéochimiques (fluorescence et turbidité). Des stations (hydrologie, traceurs, phyto et zooplancton) ont également été effectuées. Des mesures en continu en profondeur (courantomètre ADCP, échosondeur EK80) et en surface (température, salinité, fluorescence, PCO2, cytométrie en flux, fluorimètre multispectral) ont été réalisées le long du trajet du navire. Des opérations de chalutage mésopélagique ont été réalisées en complément des prospections acoustiques. Les fronts ont été détectés en temps réel à partir de l’analyse de mesures satellite et le plan d’échantillonnage a été orienté en conséquence. Des opérations complémentaires ont été réalisées pendant RESILIENCE : observation des oiseaux et mammifères marins, mesures des métaux traces dans les eaux de surface, mesures des paramètres du système du CO2 en continu en surface et le long des profils verticaux. La campagne RESILIENCE a bénéficié d’un partenariat scientifique fort établi depuis plusieurs années avec l’Afrique du Sud et le Mozambique. Elle a également accueilli une Université Flottante (vingt étudiants de trois universités marines et deux encadrants).

Site internet de la campagne

Campagne OBS-AUSTRAL 2022 – MD236

Du 18 janvier au 05 mars 2022

OHA-SIS-BIO 2022

Chef(s) de missionROYER Jean-Yves
DOI :10.17600/18001865

THEMISTO 2022

Chef(s) de missionCOTTE Cédric, TOULLEC Jean-Yves
DOI :10.17600/18001847

Cette campagne était la 2ème année d’acquisition de la série de campagne THEMISTO 2021-2024. L’objectif de cette série est l’acquisition et le suivi du zooplancton et du micronecton dans l’Indien sud durant les campagnes “observatoires” Obsaustral dans le but d’examiner leur distribution en 3-D et sa variablité en lien avec les phénomènes physiques et climatiques. THEMISTO a consisté à utiliser l’acoustique active comme outil de mesure de la distribution et des densités d’organismes pélagiques lors des transits La Réunion-Crozet-Kerguelen-Amsterdam-La Réunion pour i) poursuivre la distinction des groupes et espèces de zooplancton et micronecton entamée sur les campagnes de collectes simultanées échosondage-chalut/filet et ii) caractériser la variabilité de leur distribution en 3-D sur un large gradient latitudinal (des régions subtropicales à polaires). Les mesures physiques ont été obtenues simultanément (données in-situ du thermosalinographe et des stations OISO, et analyses des images satellite), permettant de définir les habitats critiques d’espèces clés des écosystèmes du sud de l’océan Indien. Pour cette deuxième année de campagne, un volet « écophysiologie du krill », originellement présent lors des campagnes REPCCOAI 2017 et 2019, a été ajouté, permettant de 1) continuer les expérimentations et de compléter les échantillonnages des espèces de krill présentes sur l’axe latitudinal subtropical-front antarctique, et 2) valider par ces prélèvements les relevés réalisés par échosondeur. Il vise à estimer les adaptations thermiques d’un groupe taxonomique clé des écosystèmes et réseaux trophiques pélagiques, le krill, sur un large gradient latitudinal.

OISO-32

Chef(s) de missionLO MONACO Claire, METZL Nicolas
DOI :10.17600/18001858

Les campagnes OISO, initiées en 1998, ont pour objectif de suivre et comprendre l’évolution du CO2 et du pH dans l’Océan Indien Sud et Austral. Les observations acquises au cours des missions du Marion Dufresne dans cette région (une à deux fois par an) sont essentielles pour : contribuer à l’évaluation annuelle du bilan de carbone global, en alimentant régulièrement les bases de données globales, notamment SOCAT et GLODAP, mieux comprendre la variabilité du CO2 et du pH dans l’Océan Indien Sud et Austral, dans le but de séparer la perturbation anthropique de la variabilité naturelle, et ainsi mieux évaluer l’évolution du puits de CO2 océanique et de l’acidification des eaux (validation des modèles), fournir des observations in situ permettant de calibrer et valider les observations autonomes (données satellites, flotteurs, biologer), documenter les changements environnementaux en lien avec la variabilité du climat et évaluer l’impact sur les organismes marins (coll., BIAF, MNHN, CEBC). La campagne OISO32 avait pour but de poursuivre les séries d’observations du CO2 le long des trajets inter-iles (La Réunion, Crozet, Kerguelen, Amsterdam) et dans la zone Antarctique (jusqu’à 56.5°S) débutée dans les années 2000 (campagnes INDIGO, MINERVE, OISO, KEOPS, SOCLIM). Des mesures ont été acquises en continu et semi-continu dans les eaux de surface ainsi que dans la colonne d’eau au niveau de 17 stations réparties dans les différentes régions biogéochimiques.

Un autre volet de la campagne OISO32 était l’étude de l’impact des apports de poussières Patagoniennes sur la pompe biologique de CO2 dans le futur Océan Austral (projet SO-dust, M. Boyé). En effet, la croissance du phytoplancton dans cette région est limitée par les très faibles apports en fer dans les eaux de surface. Les retombées de poussières de Patagonie en libérant du fer disponible pour le phytoplancton peuvent ainsi constituer une source majeure. Les projections futures indiquent une intensification de ces dépôts dans les zones du front polaire du fait de l’intensification des vents et d’une augmentation des fréquences et de la magnitude des tempêtes, ce qui pourrait modifier le futur climat global en fournissant du fer (et d’autres micronutriments limitants essentiels), stimulant ainsi la pompe biologique de CO2 tel que cela a été suggéré au Dernier Maximum Glaciaire. Les projections futures indiquent aussi une acidification et un réchauffement des eaux, mais l’effet cumulatif de ces changements anthropiques sur le phytoplancton et sur la pompe biologique du carbone, n’est pas encore connu. Le projet SO-dust vise ainsi à diagnostiquer l’effet net de ces changements à multiples facettes sur les communautés phytoplanctoniques, en évaluant leurs effets individuels et interactifs. Pour se faire, des incubations de la communauté phytoplanctonique ont été réalisées à bord en suivant un plan expérimental factoriel réduit (4 scénarios : conditions actuelles, conditions futures et 2 conditions intermédiaires).  Un large volume d’eau de mer filtrée (100 L) a également été prélevé à la station la plus sud (O11) et servira aux incubations monospécifiques qui seront réalisées au laboratoire après la campagne.

Campagne SCRATCH – MD233

Du 01 au 22 juillet 2021

Chef(s) de missionBERTHOD Carole, ZARAGOSI Sébastien, FAMIN Vincent
DOI :10.17600/18002274

SCRATCH est une campagne de prélèvements à bord du Marion Dufresne dans les Zones Économiques Exclusives françaises (Mayotte, Glorieuses, Tromelin et la Réunion). Lors de cette mission, 35 CTD rosette, 19 filets à plancton, 12 carottages ainsi que 12 dragages ont été réalisés. Les échantillons prélevés seront utilisés par 9 laboratoires (LMV-UCA-OPGC, EPOC, ENTROPIE, LGSR, IPGP, BRGM, IFREMER-GM, CEREGE, LSCE) impliqués dans sept programmes scientifiques d’envergure nationale et internationale (ANRs Coyotes, Phenomap, iMonsoon, les projets INSU FRB COCCACE, LEFE IndSO et LEFE/EC2CO CHEMICAL et l’interreg HATARI). Les analyses réalisées sur le matériel récolté permettront de répondre aux principaux objectifs suivants :

  • Caractériser la faune et la flore  planctoniques;
  • Déterminer l’impact des îles sur le fonctionnement et l’anthropisation des écosystèmes marins environnants;
  • Étudier l’évolution du dipôle de l’océan Indien au cours du Pléistocène;
  • Améliorer la connaissance de la géodynamique régionale des archipels des Comores et des Glorieuses;
  • Caractériser les transferts sédimentaires sur les pentes des îles coralliennes;

 Dans le but de répondre à ces multiples objectifs scientifiques, cette campagne SCRATCH se veut multidisciplinaire en rassemblant de nombreux domaines scientifiques et en combinant différentes méthodologies et analyses qui s’enrichissent mutuellement.

OHA-SIS-BIO – MD234 / MD238

Du 25 au 31 juillet 2021

Chef(s) de mission ROYER Jean-Yves
DOI10.17600/18001239

Cette campagne participait à la maintenance du réseau OHA-SIS-BIO, réseau de surveillance acoustique de l’océan Indien austral. Il s’agissait ici de relever un des sites (MAD-E), le plus proche de l’île de la Réunion, avec la récupération d’un prototype d’hydrophone sur mouillage, mis à l’eau en août 2018 et dont l’autonomie arrivait à son terme (3 ans), et son remplacement par une ligne de mouillage équipée d’un hydrophone « classique » autonome. Les deux opérations ont été menées avec succès.

OHA-SIS-BIO– Observatoire HydroAcoustique de la SISmicité et de la BIOdiversité– est un projet d’observation hydroacoustique, pluridisciplinaire et long terme, démarré en 2010, de l’activité sismique et de l’activité vocale de cétacés dans l’océan Indien. Ce dossier demande le redéploiement, dans une géométrie plus complète, du réseau d’hydrophones autonomes déployés entre les îles de La Réunion, Crozet, Kerguelen et Amsterdam, en profitant des transits du N.O. Marion Dufresne vers ces terres australes (9 mouillages, 10 hydrophones).

Le dispositif proposé est configuré pour réaliser une surveillance acoustique continue de l’activité sismique de 3 dorsales à taux d’ouverture contrastés (16 à 70 mm/a) et de la déformation intraplaque du sud du bassin Indien Central.  L’approche est particulièrement performante pour détecter et localiser la sismicité de faible magnitude (>2.5) qui échappe aux réseaux sismologiques terrestres et distinguer les évènements d’origine tectonique ou magmatique. Les objectifs sont de caractériser le fonctionnement spatio-temporel de 3 dorsales ultra-lente, lente et intermédiaire, de préciser la distribution spatio-temporelle des déformations intraplaques, et de vérifier la présence de précurseurs de faible magnitude avant les séismes majeurs sur les failles actives sous-marines.

Cet observatoire permet également d’enregistrer l’activité acoustique des mammifères marins en particulier les grandes baleines. Les enregistrements acquis ont montré que leur signature acoustique typique peut être utilisée comme un indicateur de présence de 5 populations de baleines bleues dans l’océan austral. Les objectifs de ce projet sont d’améliorer nos connaissances sur la présence, l’abondance et les migrations de ces grands mammifères marins protégés, sur plusieurs cycles annuels dans l’océan Austral.

Les données ont aussi révélé des signaux inattendus sur l’état de mer et d’origine cryogénique (vêlage, chocs et dislocation d’icebergs), et sur le bruit ambiant océanique en général. Ces applications justifient également l’acquisition de séries long terme pour valider les modèles de prédiction d’état de mer ou suivre l’évolution des sources du bruit ambiant (naturelles ou anthropiques).

Ces objectifs ont en commun d’utiliser des enregistrements hydroacoustiques dans une même gamme de basses fréquences (< 120 Hz) et de nécessiter des séries temporelles continues les plus longues possibles pour disposer d’informations représentatives sur le régime sismique, sur l’activité de mammifères marins ou de changements de bruit ambiant dans ces régions.

Figure 1 : Prototype d’hydrophone longue-durée (3-4 ans) équipé de messagers (sphères).
Figure 2 : Routes de la campagne MD231 avec données bathymétriques multi-faisceaux.
Figure 3 : Exemple d’enregistrement acoustique basse-fréquence (séismes, baleines et tirs sismiques).

MAYOBS21 – MD235

Du 13 septembre au 04 octobre 2021

Chef(s) de missionRINNERT Emmanuel, THINON Isabelle, LEBAS Elodie
DOI :10.17600/18001986

Dans le cadre des actions menées par les pouvoirs publics, pour mieux comprendre le phénomène sismo-volcanique qui touche Mayotte depuis mai 2018, une nouvelle campagne en mer de surveillance est organisée au large de l’île du 13 septembre au 04 octobre 2021 par le REseau de surveillance VOlcanologique et SIsmologique de Mayotte (REVOSIMA) à bord du Marion Dufresne.

La campagne MAYOBS21 a pour objectif d’établir de nouvelles cartographies sous-marines et de maintenir en état de fonctionnement les stations de mesure en fond de mer et dans la colonne d’eau pour suivre l’évolution de l’activité sismo-éruptive, des reliefs sous-marins et des émissions de fluides, depuis les dernières campagnes de surveillance MAYOBS18 (avril 2021) et MAYOBS19 (mai/juin 2021) et d’acquérir des données géologiques utiles à la compréhension du phénomène en cours.

MAYOBS21 comprend une partie dédiée à la maintenance et à la récupération des données des sismomètres de fond de mer (OBS), un capteur de pression A-0-A et de 4 hydrophones. MAYOBS21 a permis de réaliser des levés acoustiques à partir du navire et d’un engin sous-marin autonome (AUV). Les paramètres suivis concernent notamment l’évolution du relief sous-marin, les anomalies physiques ou chimiques qui sont liées aux émissions de fluides dans la colonne d’eau. Enfin, MAYOBS21 a aussi pour objectif de collecter des échantillons de roches par dragages du fond marin, mais aussi de la colonne d’eau par CTD-Rosette. L’analyse en laboratoire de ces prélèvements permettra d’identifier d’éventuelles traces d’éruptions actuelles ou passées.

Rotations TAAF

Chaque année, le Marion Dufresne ravitaille les 3 des districts des Terres Australes et Antarctiques Françaises : l’Archipel de Crozet, l’archipel des Kerguelen et Saint-Paul & Amsterdam.

Ces rotations sont effectuées 4 fois par an. On les appelle des OP (Opérations Portuaires). La première, OP1, a lieu en mars-avril. OP2 en août-septembre, OP3 en novembre, et OP4 en décembre.

Ces ravitaillements concernent à la fois l’alimentation, le gazoil, les hivernants et les scientifiques en campagne. Pendant ces rotations, c’est l’IPEV qui gère la logistique du bateau.

La Rotation se fait toujours dans le même sens, commençant par la base Alfred Faure, sur l’île de La Possession à Crozet.

Base Alfred Faure (gauche), île de La Possession, archipel de Crozet.

Ensuite, direction les Kerguelen. La base de Port-aux-Français se situe dans le Golf du Morbihan. Parfois, le Marion ravitaille quelques cabanes au passage ou dans le golf.

Base de Port-aux-Français, Archipel des Kerguelen.

La dernière étape de la rotation est la base Martin de Viviès sur l’île Amsterdam. L’île de Saint-Paul, réserve naturelle intégrale, est quelque fois desservie en cas de mission du personnel scientifique de l’IPEV ou de la Réserve Naturelle.

Base Martin de Viviès (gauche), île Amsterdam.

Campagne SWINGS – MD229

Du 11 janvier au 08 mars 2021

Chef(s) de missionJEANDEL Catherine, PLANQUETTE Hélène
DOI10.17600/18001925
Carte de la campagne SWINGS.

L’océan Austral, situé entre 40 °S et l’antarctique, est une région difficile à explorer car lointaine et très agitée (40emes rugissants, 50emes hurlants). Son rôle dans la séquestration du CO2 atmosphérique est important et les acteurs de cette séquestration sont complexes : rentrent en jeu l’activité biologique (photosynthèse en surface, chaine trophique, export de matière carbonée vers les abysses, séquestration dans les sédiments) et la circulation océanique (courants marins, transports de masses d’eau).

Appréhender ces processus requiert d’être capable de les quantifier, ce qui est en partie possible grâce aux mesures de traceurs dits “géochimiques”. La grande majorité de ces traceurs sont des éléments chimiques présents en concentrations infimes dans l’eau de mer. Les objectifs de la campagne SWINGS (Marion-Dufresne II, 48 scientifiques, 52 jours de mer) sont de déterminer l’origine (atmosphérique, sédiments, hydrothermalisme, circulation horizontale…) de ces éléments dits “en traces”, dont certains exercent un rôle crucial dans l’activité photosynthétique. Nous étudierons les transformations d’état physique, chimique et biologique qu’ils subissent dans la colonne d’eau ainsi que leur “moyen de sortie” de cet océan (export vers les abysses et sédiments).

En parallèle de ces objectifs, un des volets importants de l’état chimique est la concentration en CO2 des eaux de surface, qui est comparée à celle de l’atmosphère. C’est fait depuis 30 ans sous forme d’une surveillance annuelle, le Service National d’Observation OISO, qui sera conduit cette année en même temps que SWINGS. Un deuxième programme de suivi temporel de données, THEMISTO, est embarqué sur SWINGS et étudie les écosystèmes pélagiques grâce à l’outil acoustique en établissant la distribution en 3-D à haute résolution du zooplancton et du micronecton sur un large gradient latitudinal. L’objectif est de comprendre comment se répartissent ces organismes en lien avec la physique océanique, la biogéochimie et le climat, et aussi en lien avec les prédateurs supérieurs qui se concentrent dans certaines zones marines pour se nourrir. Enfin, un troisième projet (MAP-IO) s’appuie sur la plateforme du navire pour établir des mesures physiques de la distribution des aérosols (épaisseurs optiques, granulométrie), de gaz traces (O3, NOx,  CO2, H2O, CH4, CO), de météorologie (nébulosité, température, vent, humidité), de rayonnement (UV, spectrométrie solaire-lunaire) dans l’atmosphère et de biologie marine de surface (phytoplancton par cytométrie en flux) sur les océans Indien et Austral. Toutes ces études sont complémentaires des objectifs de SWINGS et vont permettre d’en élargir les résultats tout en s’en nourrissant. De séduisants bénéfices réciproques à venir !

Blog de la campagne